LE MOULIN
PROPRIETE PRIVEE
Le moulin de Pomps et son dernier meunier
Le premier moulin banal de Pomps, mentionné en 1549 sur le dénombrement des biens de Noble Marie de Pouyanne[1] était établi sur les bords du Luy de Béarn. Les restes de la maçonnerie sont encore visibles sur la rive gauche de la rivière.
Le moulin actuel de Pomps a été toujours la propriété de la famille Vignancour. Au début du XIXème siècle, a été construit le barrage dit la pachère sur le Luy de Béarn .A partir de cette retenue a été creusé le canal qui alimente à la fois les moulins de Pomps et de Morlanne Selon les enquêtes effectuée par le Service Régional de l’inventaire en Aquitaine , les deux moulins sont identiques avec un rez-de-chaussée pour l’habitation du meunier et un étage carré pour la meunerie. Ils comportaient, à l’origine, trois meules actionnées par trois roues horizontales à godets en fonte.
A Pomps, il n’en reste qu’une seule toujours visible.
A l’étage, une trémie recevait le grain et une petite clochette tintait lorsqu’elle était vide. Le meunier réglait et entretenait les meules pour affiner la farine selon les demandes. Le grain était ramassé régulièrement dans les fermes et la farine était ensuite livrée après un prélèvement correspondant au salaire en nature, prélèvement appelé la punhère, poignée de grain dont le nombre variait selon la quantité à moudre.
Le blé, le maïs et les féverolles ( petites fèves cultivées avec le blé )ont été moulues sur ces meules. La farine de maïs servait à fabriquer la mesture, “ méture‘, espèce de pain cuit au four dans des terrines qui a rendu un grand service en Béarn dans les périodes de famine.
Le rôle des moulins pour l’alimentation de la population durant les deux dernières guerres mérite d’être souligné. La mise en service des moulins électriques dans les fermes a entraîné durant la deuxième moitié du XXème siècle le déclin de tous les petits moulins y compris celui de Pomps qui cessa toute activité vers 1945.
Vincent Labat ( 1887 - 1953 ) a été le meunier de notre jeunesse. Mes camarades de classe doivent se souvenir de le voir rentrer de sa tournée sur sa charrette aux roues ferrées crissant sur le chemin caillouteux bordant l’école en faisant claquer avec fierté son long fouet alors que nous étions en récréation. Au delà de cette anecdote, mérite d‘être évoqués ses état de services militaires.
Incorporé en 1908 au 6ème régiment de Chasseurs d’ Afrique, il participe à des opérations dans la région de Casablanca sous les ordres du Général Lyautey , futur Maréchal de France et Gouverneur du Maroc. Vincent Labat était fier de montrer la médaille nationale commémorative du Maroc ( agrafe Casablanca ) que lui avait remise le Général Lyautey lors d’une prise d’armes sur la plage de ce futur port..
En 1914, il fut rappelé sous les drapeaux et libéré en 1919.
A son retour, il épousa Margueritte Lassalle qui lui donna sept enfants.
Très serviable et très optimiste, c’est avec une certaine tristesse que Vincent Labat fut contraint de cesser son activité et décida de finir ses jours chez les Petites Soeurs des Pauvres à Billère ( 64.140 )
Pierre Frouté
Moulin. à Pomps (64) |
|
Catégorie : Moulin |